86 - Donnant la Vie, vous donnez l'Amour. (23/05/2016)

« Mamans du monde et de tous les âges, rayonnez autour de Marie, votre alpha et votre oméga d'Amour ; donnant la Vie, vous donnez l'Amour. »  Arnaud T 1 p 167

Tableau de Bernardini LUINI (1481-1532)

« Les bras des mères sont faits de tendresse ;

les enfants y dorment profondément. »

Victor Hugo

A notre époque, la Fête des Mères est devenue internationale. C’est dans la Grèce antique que l’on trouve les premières traces de cette célébration, cependant qu’au cours des siècles, d’autres pays commémorent cette Fête selon des traditions différentes (Voir les textes N^os 46 et 67). Certes, de nos jours, d’aucuns peuvent à juste titre dénoncer le marketing qui en résulte et la foire aux cadeaux engendrée... Cependant, comment ne pas respecter ce que cet hommage aux Mères représente et ce vent de tendresse qui souffle et adoucit pour quelques jours notre monde devenu si brutal, dangereux et cruel parfois...

Il est intéressant et touchant de savoir comment se vit au Ciel la Fête des  Mères :

« La Fête des Mères résonne intensément ici, grâce à tous ces humains qui pensent tendrement à cet autre être terrestre ou spirituel, grâce à tous ces êtres célestes, jusqu'au plus haut, qui prient pour leur mère, celle qui les enfanta et fut le sillon dans lequel s'écoulèrent les premiers temps de leur aventure d'Amour.

Au-delà de leurs différences, les croyants et les incroyants, communient dans un sentiment fort, fait de tendresse et de gratitude. La mère fait fléchir les plus durs, la mère est celle à qui on doit d'avoir reçu, pas seulement la vie terrestre, la Vie. » T1 p 167

        Voilà qui nous renvoie à une donnée de la Fête des Mères qu’il ne faut pas oublier : c’est à la fin de la seconde guerre mondiale, en 1918 que fut instaurée la journée des Mères, en hommage à toutes les femmes ayant perdu un fils dans les tranchées.

Hélas, il n’est que d’écouter les actualités pour prendre conscience aujourd’hui de tous les enfants qui meurent : guerres, migrations, pauvreté, maladies, etc. La liste serait longue, à laquelle il faut ajouter le mal être de beaucoup de jeunes...

« Oh ! ce monde terrible dans lequel vous vivez, combien nous souffrons de le voir se déchirer par désamour, par sécheresse de cœur. [...]

Vous n'avez aucune raison d'avoir bonne conscience... Avec votre égoïsme, vous avez semé le germe de la haine La spirale des malheurs est enclenchée, les morts, les souffrances de toutes sortes occupent nos visions... Tome II p 24

La Vierge pleure par les yeux de toutes les mères meurtries du monde... T 4 p 54

Mater Dolorosa

Combien de mamans au cœur brisé sont-elles seules le jour de la Fête des Mères ? Seules physiquement mais aussi seules affectivement si, dans leur famille, on oublie de parler de l’enfant décédé qui semble comme "gommé" dans l’ambiance joyeuse entourant les autres enfants. Il ne s’agit pas de rendre triste la réunion familiale mais d’y intégrer celui qui est Vivant !

J'avoue aussi avoir souvent été choquée à la Messe du dimanche de la Fête des Mères : dans les intentions de prière, on n’entend quasiment jamais citer les mamans qui ont perdu un enfant (ou des enfants, hélas !... Quand j’ai voulu le signaler j’ai senti une gêne...

Quel itinéraire douloureux est celui des mamans "désenfantées" ! C’est en pensant à elles que je connais si bien, que j’ai demandé à l’une de ces mamans Stella de vous livrer son très courageux cheminement devenu lumineux, car éclairé par une riche Espérance au fil des ans et de sa lectures des messages christiques.

Chantal a vu s’envoler le 5 janvier 1998 son Nicolas, bel adolescent de 17 ans au regard si clair qu’il semble refléter un ciel d’aube limpide. Il a fait « une fugue de l’âme », tel un petit prince qui n’a pas su cultiver sa rose parce que la pollution de l’air du temps en a fait faner les pétales. Hélas ! cette pollution existe toujours, voire de plus en plus vrai en 2016...

Voici donc son témoignage

« Perdre mon fils cela reste une douleur sans nom. Malgré les années qui passent je pense tous les jours à lui. Ce qui me tient en vie, c’est mon espérance en la vie qui continue, surtout en l’amour qui continue, je sais que je vais le retrouver.

J’ai tellement souffert lorsque je l’ai perdu, j’étais complètement anéantie. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée dans un océan de tristesse, de vide et d’immense solitude. Et je n’arrêtais pas de demander de l’aide à Dieu. Je me souviens que dans le train qui n’amenait à mon travail, ou en voiture, partout je disais : « Mon Dieu, aide moi, aide moi, aide moi … »

Je ne pensais pas survivre. Et puis Dieu m’a peut être entendue car Il a placé sur mon chemin le premier tome des messages d’Arnaud. J’ai basculé dans un autre monde...

J’ai d’abord commencé à fréquenter la bibliothèque de ma petite ville pour trouver des livres parlant de l’au-delà, j’étais devenue une spécialiste dans ce domaine. Mais je n’étais pas satisfaite, je voulais aller encore plus loin.

C’est en entrant dans une boutique qui s’appelait « Le Petit Prince » que j’ai découvert le premier tome des messages d’Arnaud. J’avais carrément dit à la personne qui était là que j’avais perdu mon fils et que je voulais un livre qui m’aide et me parle d’espérance.

Et c’est ainsi que grâce aux messages d’Arnaud, j’ai pu continuer le chemin de ma vie sur cette terre.

En effet, à la première lecture du tome I, j’ai été comme transportée, happée dans un autre monde car les messages d’Arnaud me parlaient et semblaient écrits aussi pour moi. Je les dévorais, les relisais pour bien assimiler les pages, celles en particulier où Arnaud parlait de ses copains du Ciel. Il disait que ce qu’il vivait, nos enfants le vivaient aussi, il décrivait son univers et je me prenais à imaginer ce monde céleste où mon Nicolas évoluait aussi.

J’ai alors pris contact avec Nicole qui m’a dit qu’Arnaud avait envoyé d’autres messages et qu’il y avait d’autres livres.

Ces livres, je les ai dévorés : Nicolas était Vivant et tout ce qu’Arnaud vivait, Nicolas le vivait aussi, notre amour continuait et nous nous retrouverions. Les messages d’Arnaud ont ranimé ma vie, j’étais envahie par une espérance folle et je découvrais ce monde de beauté, de lumière où nos enfants nous précèdent.

Combien de fois ai-je lu et relu cette phrase : « ... ne pleure pas le bonheur perdu... Tout bonheur terrestre n'est qu'un prêt qui s'échappe un jour, mais s'il est vrai amour comme le nôtre, c'est pour se préserver dans la main de Dieu.

C'est Lui qui nous le rendra, plus qu'intact, clair comme le cristal, neuf comme le matin.

Tu verras, maman, nos yeux ne se quitteront plus. Je suis ton amour du Ciel. » T 2 p 99

Toi, Nicole, tu as entretenu pendant des années une correspondance avec moi et tu m’as précisé que Nicolas vivait ce qu’Arnaud vivait, que les messages étaient là pour nous transmettre cette espérance, afin d’aider les mamans qui avait perdu leurs enfants et avaient à supporter la pire des souffrance...

Évidemment je me suis trouvée très vite en décalage avec le monde terrestre. Je ne pensais qu’à Nicolas, je voulais le suivre, tout connaitre de son monde, pouvoir le rejoindre par la pensée, me l’imaginer . Je me suis retrouvée très vite seule. Heureusement les amis Stella a qui tu m’avais confiée, Nicole, ont vite pris le relais et m’ont adressé du courrier afin que je ne sois plus seule*. Je les remercie encore, sans toi, sans eux, je ne sais pas ce que je serais devenue. Mon entourage m’avait laissé tomber mais j’avais retrouvé une famille de cœur, une chaine d’amour nous reliait.

Les messages d’Arnaud si purs, d’une grande beauté m’élevaient, Je me suis rapprochée de Dieu grâce à Arnaud, me rendant vite compte que seuls Dieu et les gens qui avaient des petites fenêtres ouvertes sur le Ciel pouvaient m’aider à ne pas sombrer. Les messages m’ont ouvert la porte du Ciel, un océan de lumière m’est apparu.

Les messages d’Arnaud qui sont des messages christiques viennent du Ciel : par la voix d’Arnaud, Dieu nous parle, il y a toute une dimension spirituelle, religieuse dont j’ai besoin pour me nourrir car ces messages nous parlent de Dieu, de Marie, des saints, de la Bible, etc.

J’ai approfondi leur lecture, et compris que la communion des saints, c’est la communion entre les vivants de la terre et les Vivants du Ciel. Nicolas est Vivant avec Arnaud et tous nos enfants, tous nos amours du Ciel. Dieu ne peut pas permettre la séparation d’une maman et son enfant, d’une femme et son époux, nous retrouverons ceux que nous avons tant aimés. Dieu connait notre souffrance et nous aime.

J’ai découvert que Marie nous aimait particulièrement, la souffrance nous a fait sœurs de la Mère du Christ. Comme elle, nous avons porté notre enfant mort dans nos bras. Qui mieux qu’Elle peut mieux nous comprendre ?

La marche vers le Soleil de Dieu

Naturellement, je n’ai eu qu’un désir, c’était de partager les messages, d’en parler, de transmettre ce verre d’eau d’Espérance mais je me suis vite rendue compte que pour y accéder il faut être demandeur, tout le monde ne peut pas y accéder. Ces messages ne peuvent pas être jetés sur le marché du spirituel comme n’importe quel produit.

Arnaud écrit : « Les messages s’adressent avant tout aux cœurs brisés par le chagrin et comme des petites piles font repartir les cœurs qui ont du mal à battre, ils raniment la vie en ranimant l’Espérance. » Vers le Soleil de Dieu Tome 1 p 208

Ils sont devenus pour moi une nourriture qui a éveillé encore davantage mon regard et ma sensibilité sur le monde spirituel. A présent je vis avec mon Nicolas, il fait partie de ma vie de plus en plus, je m’adresse à lui quand je ne vais pas bien, je lui demande de m’aider à poursuivre la route, je sais qu’il est Vivant. Je me sens à la fois sur le plan de la terre et du Ciel et me prépare à rejoindre Nicolas. Je sais que nos liens avec nos amours du ciel sont indestructibles. Nicolas me tire vers LE SOLEIL DE DIEU.

Pour poursuivre mon chemin, je fréquente aussi des abbayes** où les chants des moines, et leurs prières sont proximité avec Dieu.

Dans la vie de tous les jours c’est difficile de vivre sa foi, son espérance mais lorsque je suis dans ces endroits, je me dis : « Dieu est là .»

J’essaie aussi de donner mon temps aux démunis, il y a tellement de gens malheureux sur cette terre. En donnant de mon temps, je pense moins à moi, à ma souffrance et Nicolas doit être fier de moi ***.

Chantal Chassot

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Notes

* Deux ans après l’envol de Nicolas, le mari de Chantal décédait à son tour. Chantal se trouvait seule avec le jeune frère de Nicolas...

**Chantal a organisé la tenue d’une conférence que j’ai pu faire le samedi 29 mars 2008 à Morges, en Suisse où elle habite. Le thème : "De la souffrance à l’Espérance.. " Grâce à elle, j’ai fait la connaissance du Monastère de Saint Benoît. Le Père Abbé André qui connaissait les messages d’Arnaud nous a accueillies très chaleureusement.

*** « Aimés, tous aimés , sachez qu'ici nous travaillons tous sans exception à la conversion de la Terre, façonnant l'amour comme on façonne le bois.

Cela, vous devriez tous le sentir, mais il y faut une condition : que vous travailliez avec nous ! »

Vers le Soleil de Dieu Tome III p 138

             Oui, Chantal, ton Nicolas est non seulement heureux de ta bataille gagnée contre la souffrance dévastatrice vaincue par l’Espérance des retrouvailles, mais il porte déjà en son cœur une image que ton témoignage fait naître en ceux qui te lisent : l’image de Nicolas et toi qui déjà avancez ensemble, main dans la main, vers LE SOLEIL DE DIEU. ♥ ♥

Nicole