Pâques – La Résurrection
« Revêtez votre esprit du manteau bleu de l'Espérance. N'oubliez pas que la mort n'existe plus : Christ l'a vaincue ! » Arnaud Vers le Soleil de Dieu Tome I
La Nuit autour de moi devient lumière dit le Psaume 139. Oui, la nuit de la Passion de Jésus-Sauveur est achevée, nous voici dans la Lumière de Sa Résurrection. « Jésus est ressuscité, oui, il est vraiment ressuscité » disent les orthodoxes. Magnifique, sublime Espérance qui chante en nous et devrait se répandre comme une flambée de Joie, abolissant la tristesse car attestant de notre Salut et de notre Avenir éternel et, en conséquence, des retrouvailles à venir avec ceux que nous aimons et qui sont non pas dans le néant mais dans la Lumière du Soleil de Dieu.
Ecoutons-les à travers les paroles d’Arnaud, enfant du Ciel :
« La Résurrection de Jésus est fêtée de manière splendide ici car elle contient toute la Foi, elle implique et déroule toutes les conséquences de son Mystère : croire en la Résurrection de Jésus‑Christ, phénomène unique, premier et dernier (…), c’est accepter (que le mot est faible !), accepter en aimant de tout son être humain et spirituel, le Fils de Dieu, né de la Vierge Marie, mystérieusement, sans intervention de l'homme (…)
La Résurrection de Jésus contient notre propre Vie Éternelle. L'imitation parfaite de Jésus ‑ si elle était possible ‑ nous donnerait, immédiatement après notre mort, la Résurrection, cette Résurrection que nous n'atteindrons qu'au bout du voyage en deux temps : Terre et Ciel. Mais l'imitation parfaite de Jésus n'est pas possible : nous n'avons pas été engendrés par Dieu, tout un comme Lui, et donc nous ne pouvons pas être « re-(s)suscités » comme Lui.
Mais nous détenons en nous la Vie, celle que j'ai, celle que nous avons tous ici, celle que tout homme détient déjà, croyant ou pas, baptisé ou pas, chrétien ou pas. Mais s'il a été donné à un homme d'être chrétien, comme une chance qui se mérite et qui est le grain qui doit mourir* pour fructifier (…), il se réveille plus tôt, comme celui qui, se levant de bon matin, est bien d'aplomb, le corps sain, l'esprit vif. Plus Vivant que les vivants, il va vers sa Résurrection, sans crainte, avec joie et aussi humilité - car il n'est pas encore parfait, loin s'en faut !
* « En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jn 12, 24)
Ici nous chantons avec vous ; en ce moment, nous prions, nous nous réjouissons de votre Joie. Nous ressentons Pâques plus que Noël dans le cœur des hommes : ils sont plus profondément sensibles à son Mystère ‑ Noël est trop entouré de paganisme ! Et puis, la naissance de Jésus n'est pas le Mystère central, c'est la Résurrection qui est le moyeu de la roue de la Foi !
Si je vous dis que nous existons davantage par notre résurrection que par notre naissance, vous serez étonnés, et pourtant vous devriez avoir déjà compris cela en lisant Paul : Dieu qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l'existence. (Rm 4,17) » (car) la Résurrection a ouvert un espace nouveau à la résurrection immédiate pour tous les hommes du “séjour des morts” devenu le séjour des “sur-vivants”. Elle est le Paramètre nouveau de l’Au-delà.
Le Christ ressuscité appelant l’humanité à la Vie
Fresque du XIVe siècle Saint-Sauveur in Chora – Istanboul
« Que nous soyons tirés du néant, appelés à l'existence par Dieu lors de notre naissance ne surprendra "ni juif, ni chrétien, ni musulman" …, mais ce qui peut déconcerter, c'est l'inversion chronologique dans le verset cité : la résurrection est évoquée avant la naissance !
Pourquoi ? Parce que la résurrection est plus importante que la naissance, même si celle-ci, temps sacré et mystérieux, inexplicable spirituellement, est, bien entendu, primordiale. Mais la liberté du nouveau-né est nulle, tandis qu'à votre résurrection, instant qui suit votre mort, s'ouvre le catalogue de votre vie terrestre. Il est ce que vous y avez mis, dans la mesure de votre liberté.
Si vous fûtes prisonnier de corps et d'esprit sur terre, à quelle libération avez-vous droit : "Bienheureux ceux ...” ! Car l'existence, comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas seulement l'existence terrestre, mais toute la Vie aspirée vers l'Eternité par l'Amour de Dieu ; c'est donc aussi l'existence spirituelle en corps spirituel, cette nouvelle "chair" de l'esprit.
Ainsi, qu'est-ce qui fait véritablement exister Christ ? Sa naissance, sa vie, ses actes, ses paroles, ses miracles ? Non ! Sa Résurrection !
Il en est de même pour nous : si nous ne ressuscitions pas, ce serait comme si nous n'avions pas existé car, tirés du néant, c'est au néant que nous retournerions pour nous éteindre dans la nuit.
Imaginez que Christ ait succombé aux tentations -et elles furent légion !-, Il ne serait pas le Ressuscité ; or, c'est sur Sa Résurrection que se fonde votre Espérance à vous qui fêtez Pâques.
Vous ne devriez qu'en admirer davantage ce Père spirituel qu'est pour vous Abraham dont Paul dit : "Espérant contre toute espérance… (Rm 4, 18)."
Voilà quelle doit toujours être votre devise quand, lors du trépas d'un être très aimé, les tentations du désespoir, de l'absurde, de l'injustice du destin, vous assaillent. Ces tentations sont attisées par les paroles issues de la bouche d'hommes mauvais qui, en sciant la branche de l'Espérance, vous décrochent de l'Arbre de Vie.
Les chrétiens doivent donc s'atteler ardemment à répandre l'Espérance… La Foi se vit intérieurement, elle est dialogue personnel avec Dieu ; l'Espérance se partage. C’est pour cela que l’enseignement à offrir aux enfants (ou à tout nouveau baptisé) est celui de la vie de Jésus dans ce qu’elle a de transcendant par rapport à l’existence commune.» Arnaud Vers le Soleil de Dieu Tome III
Plus que jamais de nos jours, la difficulté pour semer l’espérance en la résurrection provient tout particulièrement de l’incapacité, largement affichée par un grand nombre de nos contemporains, d’accepter ce qui leur paraît incompréhensible et scientifiquement inexplicable. Ayant hélas ! fait taire en eux l’esprit d’enfance, rivés au seul réel palpable, ils se livrent avec une bonne conscience réductrice au : « Je ne crois que ce que je vois… » alors que croire, c’est par définition transposer la vie dans un autre registre que celui du naturel visible :
« Celui que vous appelez rationaliste atteste de la capitulation inconsciente de l'intelligence face à ce qui la dépasse : le sur-naturel… Admettre la Résurrection, et l'accepter avec tout ce qu'elle implique en son amont comme en son aval, constitue l'acte de foi parfait…
La Passion de Jésus-Christ et sa Résurrection n'appartiennent pas plus à l'Histoire seule qu'à la Terre seule, elles les débordent, les complètent, les transcendent, nourrissant sans cesse l'avenir lumineux de votre Eternité. » Arnaud Vers le Soleil de Dieu Tome III
La Résurrection
Mathias Grünewald Le Rétable d’Isenheim Colmar, Musée d’Unterlinden
Christ a transformé la mort en un éclair au reflet conservé dans le Suaire, instant fondamental tout autant que fondateur pour le chrétien (…) »
Que nul ne craigne la mort, car la mort du Seigneur nous a libérés.
Il a éteint la mort, Celui qui était retenu par elle.
Il a emprisonné l’enfer, Celui qui y est descendu...
Où est ton aiguillon, ô mort ; enfer, où est ta victoire ?
Christ est ressuscité et tu as été terrassé.(...)
Christ est ressuscité et les anges se réjouissent
Christ est ressuscité, et la vie triomphe.
Christ est ressuscité, et il n’y a plus de morts dans les tombeaux.
St Jean Chrysostome (Père de l’Eglise grecque v. 344-407)
Rayonnante Pâques à vous tous, Ciel et Terre en fête, dans la Joie du Christ ressuscité.
N.G