« Les signes tissent des échelles de soie sur les falaises abruptes de votre incrédulité. »
« La foi sans les signes serait comme un ciel sans les étoiles. Verriez-vous un astronome scrutant les cosmos pour le découvrir et négligeant ces astres ?
Vous ne devriez même pas vous poser la question de leur existence, mais plutôt celle de leur discernement car ce qui compte, c’est ce qu’ils signifient ! Qu’importe que vous en voyiez trop ou pas assez, l’essentiel est que vous discerniez les plus importants. … Retenez par exemple qu’il n’existe pas de chemin de conversion sans signes,
Pourquoi « les personnes respectables » pensent-elles n’avoir pas du tout besoin de signes ? Parce que l’orgueil spirituel méprise ces marques, « petite monnaie des pauvres », « illusions des gagne-petit de la foi » !.
Que faire contre le parti pris du refus des signes ? Rien, aller son chemin avec ses anges et ses signes ... ! » Arnaud
Vers le Soleil de Dieu
Le signe des libellules.
Témoignage de Nicole Gourvennec
« Aller son chemin avec ses anges et ses signes ! » Certes, mais nous ne savons pas toujours voir les signes, ni d'ailleurs écouter en nous la voix des anges... Parfois ce n'est que plusieurs années après qu'un signe nous ait été offert que nos yeux s'ouvrent à lui. Combien lourdes sont nos paupières que le sommeil de la cécité spirituelle alourdit !
Depuis le départ d'Arnaud il m'a été donné de rencontrer maintes et maintes fois des libellules, dans des endroits et des conditions imprévus, avec une insistance qui m'a parfois agacée, même si j’aime bien ces aériens insectes au nom à lui seul évocateur de légèreté et d'envol, sortes de broderies de la nature, si légères et diaphanes qu'on les voit à peine. Mais si l'envol gracile et silencieux de leurs ailes irisées, élégantes et transparentes, en faisait pour moi des fleurs-insectes frémissantes que j'aimais observer, il ne me venait pas à l’esprit de les relier avec mes rêves d'éternité, contrairement aux papillons, ces "messagers" de nos aimés qui se servent tellement d'eux (combien de signes, n'est-ce pas ?) pour nous dire leur vie de chrysalides devenus papillons.
Bien évidemment je me posais la question : pourquoi tant de libellules alors qu'il n'y a aucun cours d'eau à proximité de notre maison ? Mais nous le savons bien, notre raison, instrument nécessaire au discernement, se montre souvent inapte à satisfaire à notre curiosité. Alors, pour éviter le mystère, on se bâtit une réponse, pas toujours logique mais rassurante…
Et c'est ainsi que je m'étais forgée une explication : il y a sans doute toujours eu des libellules dans notre jardin mais je ne les avais pas vues, ne prêtant pas attention avec autant d'intensité à la Nature avant le décès d'Arnaud. Certes, ma raison aurait pu me faire observer que j'avais alors beaucoup plus de temps pour flâner que maintenant (le MDE Stella…) et que mon argument ne valait pas grand-chose, mais paresseusement ma logique pseudo rationnelle a considéré que son devoir était rempli : m’empêcher de lâcher la bride à mon imagination.
Bienheureusement, la Providence veillait. Je suis tombée par hasard (?) sur une parabole, qui m’a éclairée sur le signe des libellules. A travers elles une leçon de sur-réalité m’était donnée. Voici cette parabole écrite par Walter Cavert, Pasteur protestant :
"Au fond d'un vieux marécage, vivaient quelques larves qui ne pouvaient pas comprendre pourquoi aucune d’entre elles ne revenait après avoir rampé au long des tiges de lys jusqu'à la surface de l'eau. Elles se promirent l'une à l'autre que la prochaine qui serait appelée à monter, reviendrait dire aux autres ce qui était arrivé.
Bientôt, l'une d'entre elles se sentit poussée de façon irrésistible à gagner la surface. Elle se reposa au sommet d'une feuille de lys et subit une magnifique transformation qui fit d'elle une libellule avec de fort jolies ailes. Elle essaya en vain de tenir sa promesse. Volant d'un bout à l'autre du marais, elle voyait bien ses amies en dessous. Alors, elle comprit que même si elles avaient pu la voir, elles n'auraient pas reconnu comme une des leurs une créature si radieuse»...
Que nous dit cette parabole : qu'entre ce monde et l'autre "le fil n'est pas coupé ", même si nous résistons à admettre ce que nous ne voyons pas.
Pour l'instant nous sommes "larves" nous dit-elle, tandis que nos défunts sont"libellules". Les voilà donc en avance sur nous. Pas étonnant dès lors que la "communication" soit difficile. Si l'invisible nous voit, il n'en reste pas moins vrai (mis à part certaines exceptions) que le visible ne peut voir l'invisible. Questions de "sphères d'existence", de "dimensions », c'est tout.
Il est vrai, que ceux qui nous ont quittés ont pris leur vol aérien de libellules radieuses, cependant que nous, nous ne sommes encore que des larves. Mais si grand est l'amour qui nous unit, que de temps en temps, leurs ailes diaphanes reflètent pour nous un éclat de lumière qui dentelle nos coeurs d'Espérance, nous faisant entrevoir notre radieux avenir et les retrouvailles lorsque le temps sera venu pour nous de grimper « vers les lys des champs célestes.»
« Les signes luisent selon une nécessité divine. Si le signe apparaît dans votre monde, il naît dans l’autre. Dieu travaille dans le mystère, mais avec le signe il entrouvre la porte. »
Vers le Soleil de Dieu Tome IV p 119
Nicole Gourvennec