Jeanne d’Arc : Dieu premier servi.
« L’Histoire à l’endroit »
“O Jeanne sans sépulcre et sans portrait, toi qui savais que le tombeau des héros est le coeur des vivants.”a dit André Malraux le 31 mai 1964 dans un discours prononcé à Rouen.
Six siècles ont passé depuis la naissance de Jeanne, la Pucelle de Domrémy, mais sa mémoire demeure étonnamment présente non seulement dans notre pays mais aussi dans le monde. Pour le meilleur bien sûr mais aussi hélas pour le pire car depuis deux siècles en France, des auteurs fantaisistes (érudits d’occasion, occultistes, décrypteurs de secrets à la Dan Brown,...), font courir les légendes les plus saugrenues sur elle. Ne pouvant nier l’historicité de Jeanne, ces écrivains du “trouble jeté s'attaquent à des à-côtés (ou à ce qu'ils considèrent comme tels) qu'ils vont juger : invraisemblables, controversés, incertains, litigieux, voire mythiques!” L’historienne Colette Baune les appelle “les mythographes” cependant que l’historien Olivier Bouzy qualifie leurs thèses “de survivo-bâtardisantes” !
Comment expliquer ces attaques qui contredisent la position unanime de tous ces spécialistes sérieux s’appuyant sur des documents et témoignages indiscutables ?
Tout simplement parce que certains écrivains, rationalistes endurcis, préfèrent détruire sans le dire expressément ce qu’ils ne peuvent admettre : l’irruption d’une mission divine confiée à une humble jeune fille guidée par des voix. Ils manipulent donc la raison par déni du surnaturel.
“Le grand péché du monde, c’est le refus de l’invisible” a écrit Julien Green. Dans ce cas il s’agit de discréditer ce qui est incompréhensible donc inacceptable : l’interférence dans l’histoire d’un pays d’une jeune fille si humble et inexpérimentée que son épopée victorieuse est inexplicable sauf, à accepter qu’il y ait là un mystère. La seule façon de gommer ce mystère, c’est de prétendre que l’identité réelle de Jeanne n’est pas celle qui lui est attribuée, d’où ces ouvrages qui font de Jeanne d’Arc entre autres affabulations une princesse royale qui n’aurait pas cru à ses voix, ne serait pas morte sur le bûcher etc... C’est l’histoire à l’envers dénoncée par Olivier Bouzy docteur en histoire médiévale qui fait voler en éclats ces arguments dans un livre au titre révélateur :” L’histoire à l’endroit ! “ CLD éditions.
I- L’épopée de Jeanne vue par une enfant de dix ans (qui reçut des mains d’un prêtre, le Père Simon un livre très ancien sur Jeanne d’Arc1.)
… « Et c’est ainsi que j’ai découvert avec émerveillement la jeune sainte lorraine qui m’est apparue tout à la fois naïve et d'une grande sagesse, douce et conquérante, humble et digne, courageuse et fragile ; bref la figure de proue d'un féminisme avant la lettre. Et surtout une enfant selon le coeur de Dieu, obéissante jusqu’à la mort et toute donnée à une mission incommensurablement difficile, voire inaccessible en termes humains, tant était grande la disproportion entre les moyens dont disposait la petite bergère et le but qui lui était assigné : « Pars, va en France, il le faut !2 » La fresque représentant le supplice de Jeanne me bouleversait. Comment avait-on pu martyriser ainsi cette héroïne admirable en la qualifiant de « relapse »3, mot qui me paraissait d’autant plus injurieux que je n’en connaissais pas le sens ? Certes, je ne comprenais pas les méandres historiques de la guerre de Cent ans mais l’attitude de l’église abandonnant Jeanne aux Anglais me paraissait inexcusable et m’aurait sans doute plongée dans un sentiment de rejet à son égard s’il n’y avait eu le Père Simon qui compensait amplement l’opinion détestable que je m’étais faite de l’évêque Cauchon4.. ». Extrait de Dis-leur, Mamoune p 25 de Nicole Gourvennec (Ed Lanore)
1- La Bienheureuse Jeanne d’Arc par Mgr Henri Debout, éd. Maison de la Bonne Presse 1907.
2- Rappelons que « c’était grande pitié au royaume de France », presque entièrement gouverné par le roi d’Angleterre. Le dauphin de France, fils de Charles VI, ne possédait qu’une faible partie du centre du royaume (dont Chinon en Touraine où Jeanne doit se rendre pour le rencontrer).
3 – Relapse : qui est retombé dans l’hérésie. Jeanne fut réhabilitée dès 1456, béatifiée en 1909 et canonisée en 1920.
4- “Evêque, c’est par vous que je meurs…”. Jeanne d’Arc à l’évêque Cauchon
II - Jeanne d’Arc, la sainte vue du Ciel par un enfant de lumière. Extraits de « Vers le Soleil de Dieu », Lettres du Ciel d’Arnaud.
Sa mission : Jeanne prédestinée
« La prédestination ne vise et ne peut viser que notre destin spirituel ! (...) les miracles ne sont que des moyens : St Paul a traversé indemne toutes ses épreuves parce qu'il le fallait ; Jeanne d'Arc a vu des flèches déviées, et tant d'autres faits extraordinaires survenus dans le seul but qu'elle puisse accomplir sa mission, celle qui était spirituelle… » Vers le Soleil de Dieu Tome I p 155
« Comment se réalisent les interventions de Dieu ? Jamais directement : la chaîne des intercesseurs entre en action. Les pieds au sol, vous êtes en bout de chaîne et en remontant, vous nous trouvez puis les Saints, les Anges et la Vierge qui sont les relais de Dieu. En fin de compte, l'être inspiré est toujours un instrument de Dieu : rôles de Paul, Jeanne d'Arc, Thérèse de Lisieux, Bernadette, etc. Vers le Soleil de Dieu Tome II p 67
Jeanne et le surnaturel
Sur terre : lien avec le Ciel
« Une génuflexion bien faite n'a jamais valu une oreille attentive au ciel aussi exercez votre âme à la souplesse ! Le refus des messages est l'une de ces raideurs paralysantes qui figent votre foi. Heureusement que Jeanne d'Arc sut à la fois s'agenouiller et écouter le ciel ! » Vers le Soleil de Dieu Tome II p 99
« Dans la "liaison-déliaison" entre le Ciel et la Terre à l'égard de vos frères, n'aliénez jamais votre liberté au profit des règles, fussent-elles religieuses. Remettez-vous en à l'Esprit, comme Jeanne d'Arc le fit, afin d'être maîtres de vos choix devant Dieu seul. »
« Comment connaître la volonté de Dieu qui repose sur moi ? Comment entrevoir la réponse ?
Il ne faut surtout pas songer avoir recours à des voix célestes (n’est pas Jeanne d’Arc qui veut !), réclamer des signes, s’engager imprudemment dans le périlleux parler en langues où le diable peut imiter la voix de l’Esprit.
Il faut éloigner de soi les pensées dites fulgurantes, et ne pas s’abandonner aux comportements exaltés. Le dessein de Dieu sur chacun de nous se réalise dans le calme, l’ordre de l’esprit et grâce à l’oraison du cœur... » Vers le Soleil de Dieu Tome III p 166
Au Ciel : la communion des saints
« Les êtres spirituels peuvent bien vous raconter n'importe quoi, dès lors qu'ils ramènent tout à leur passage terrestre…Le meilleur médium du monde, le voyant le plus extraordinaire, vous transmettront alors, noyés dans des révélations aussi étonnantes qu'exactes, erreurs, méprises et mensonges grossiers. Le pire se réalise avec les personnages publics, prisonniers doublement : de leur histoire et de l'Histoire. Certains d'entre eux ne cessent de se raconter, et si, de plus, des images rémanentes de leur passé viennent se conjuguer à leurs "révélations", la confusion est totale : avec leur concours, vous édifiez les prisons spirituelles de l'Histoire et vous vénérez des héros de plâtre dans les niches factices du passé. »
« ...Observez les saints qui vous ont quittés : est-ce que le Curé d'Ars se raconte à des médiums ?
Jeanne d'Arc cherche-t-elle à justifier ses échecs ou à vanter ses mérites ?
Nulle vanité chez eux puisqu'ils ne regardent que vers le Haut, toujours plus haut ! »
Jeanne dans notre Histoire
« Soyez Européens, tout en restant Français, et retrouvez Jeanne d'Arc pardonnant aux Anglais !
Vers le Soleil de Dieu Tome II p 50
« Chrétiens, ne vous laissez pas entraîner par de mauvais prêtres qui célèbrent de trompeuses messes devant les loups et souvenez‑vous que la blancheur du manteau de Jeanne d'Arc n'a recouvert que l'amour et jamais la haine. » Vers le Soleil de Dieu Tome II p 157
Jeanne et le destin du monde
« Jeanne d’Arc, plus modestement que Moïse, intervint dans le destin du monde et non pas seulement dans celui de la France. Or, comment se plaça-t-elle entre les pouvoirs, celui de Dieu et celui des hommes : «Mes voix m’ont dit de dire certaines choses au roi et non pas à vous» ? Oreille de l’Oreille et bouche discrète ... Prudence et discernement, courage et humilité." Vers le Soleil de Dieu T 4 p 41
« Parce que rien n'est clair chez les théologiens à son sujet, parce qu'elle demeure mystérieuse chez les mystiques, la grâce n'a pas bonne presse à votre époque. On supprime le mot des textes sacrés ou bien l'on se plaît à la confondre avec les charismes. Or, elle en diffère complètement et les dépasse tous.
La grâce n'est ni une faveur ni un privilège et encore moins un dû. Qu'est-ce qui la caractérise ? La demande, mieux le désir, l'inquiétude, la persévérance, l'humilité. Oui, elle est désir intérieur de Dieu, dans la discrétion et le silence, car elle s'effraye au bruit du monde.
La grâce est individuelle, jamais collective, mais offerte à chacun à la portée de son âme …
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Souvenez-vous de cette réplique de Jeanne d'Arc sur l'état de grâce : « Si je n'y suis, Dieu veuille m'y mettre et si j'y suis, Dieu veuille m'y tenir ». Vers le Soleil de Dieu Tome IV pp. 66-67
Nicole GOURVENNEC